[article]
Titre : |
Fin de vie : réinterroger les pratiques |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Laurence Hardy, Auteur |
Année : |
2021 |
Article : |
p. 3-42 |
in ASH > Hors-Série 07 (01/07/2021)
Descripteurs : |
Motbis maison de retraite / soin palliatif
|
Résumé : |
SOMMAIRE:
- Ultime accompagnement
- Inventer un nouveau modèle d'accompagnement :
Avec le vieillissement de la population, la fin de vie concerne le plus souvent des personnes très âgées. La pandémie de Covid-19 vient de nous le rappeler, révélant ses enjeux éthiques et sociaux. Phénomène récent lié à la sécularisation et à la médicalisation de la mort, ce modèle est aujourd'hui interrogé.
- De la vie et de la finitude :
Dans ce XXIè siècle en mouvement permanent, dans cette société de plus en plus numérique, urbaine et tertiaire, l'être humain semble avoir oublié une chose : la fin de la vie. Elle frappe à la porte, quels que soient l'âge, la fonction, l'identité ou le nombre d'heures passées devant un écran. Après un accident, une maladie, un suicide ou une vieillesse, elle frappe à la porte.
- Que dit la loi ?
Que ce soit à l'hôpital ou en établissements médico-sociaux, les professionnels de la santé ont l'obligation de tout mettre en uvre pour que les personnes bénéficient d'une fin de vie digne et avec le moins de souffrance possible. Gérer ce moment demeure problématique, même si la législation française évolue.
- Suicide assisté, euthanasie et soins palliatifs :
Depuis la mise en place de la législation sur l'euthanasie en 2002 en Belgique et en 2021 en Espagne, les questions liées à ce sujet sont de plus en plus nombreuses. Apporter des réponses, préparer et réaliser la demande d'euthanasie font partie du projet de fin de vie.
- Un tabou, un déni, mais une réalité :
A l'instar d'un tendance plus générale dans notre société, la question de la fin de vie est un sujet qui est peu investi dans les établissement médico-sociaux, alors qu'ils sont beaucoup plus concernés qu'ils ne le croient.
- Réussir à en parler :
A l'approche de la fin, chaque personne peut traverser des crises et éprouver différentes peurs qu'elle aura besoin d'exprimer. L'entourage familial et professionnel ne sait pas toujours quelle posture adopter pour entreprendre cette démarche.
- Tous concernés :
Entendre l'autre parler de sa fin prochaine nous renvoie à notre propre finitude. Et souvent nous terrifie. En tant qu'accompagnants et professionnels, nous devons prendre conscience de nos stratégies d'adaptation et de nos mécanismes de défense pour être capables de répondre aux besoins exprimés et non exprimés des personnes vulnérables.
- Quand le besoin de soins interroge :
En foyer de vie, la moyenne d'âge à l'admission est de plus en plus élevée. En parallèle, l'espérance de vie des résidents a augmenté. Face au vieillissement des personnes en situation de handicap mental ou psychique, quelle est la limite de leur accompagnement ?
- La première fois... :
L'accompagnement de fin de vie est toujours un moment particulier et délicat. Ces instants marquent profondément chaque professionnel, aguerri ou non, dans son parcours. Pour savoir si l'on détient ou non les capacités nécessaires à affronter ces périodes particulières, il est indispensable de se confronter à cette réalité.
- Exit le projet de vie, place à la survie :
Dans notre établissement, nous accompagnons 86 résidents. Deux d'entre eux sont diagnostiqués positifs au Covid-19 le 10 mars 2020. A partir de là, tout va très vite : manque de matériel, accompagnement des personnes sur site, établissement complètement centré sur lui-même. Il aura fallu modifier notre cur d'activité en l'espace de quelques heures.
- Animer... du début à la fin :
Comment animer quand la vie s'enfuit, quand elle s'éteint petit à petit ? Ouvrons le champ des possibles et pensons une animation qui soit en permanence bienveillante, bienfaisante, accompagnante.
- Le rôle des cinq sens :
Avec l'âge, il est possible qu'un ou plusieurs sens deviennent le seul moyen d'entrer en communication avec la personne âgée. Quels que soient le stade de la maladie et l'état de santé, les sens ont un rôle primordial dans l'accompagnement. Il y a alors un temps pour stimuler et un autre pour apaiser.
- Humons ensemble :
Depuis une dizaine d'années, un Ehpad en Normandie propose à ses équipes d'accompagner les résidents avec l'aromathérapie. Un protocole a été spécifiquement créé lors de la fin de vie.
- L'art-thérapie dans le soin :
Comment se préparer à vieillir en dehors de son lieu habituel ? Comment mieux mourir ? Au cours de cette période difficile, l'art-thérapie apporte un apaisement aux personnes en fin de vie.
- Une source de réconfort :
Prétextes à la discussion, favorables au maintien des capacités motrices et à la lutte contre l'aphasie, les animaux ont également un rôle à jouer dans les derniers jours de vie des résidents.
- Des équipes au service du bien-être :
Les soins de confort ne son pas réservés aux soignants. L'ensemble des équipes doit se sentir concernée et à l'écoute du résident.
- Humaniser la mort :
Evénement fréquent en Ehpad, le décès d'un résident peut générer une angoisse auprès des personnes âgées qui le côtoyaient. La communication en tant que vecteur du rituel de deuil est primordiale. Mais elle doit être l'objet d'une réflexion et d'un travail d'équipe bien définis.
- Les soins palliatifs à l'épreuve du médico-social :
La pratique des soins palliatifs dans le champ médico-social représente un véritable enjeu de société, car elle reflète l'attention que nous portons aux plus vulnérables d'entre nous, dans la période ultime de leur vie. En dehors de quelques enquêtes spécifiques, il est difficile d'avoir une vision précise des soins prodigués et d'obtenir des chiffres précis sur les décès.
- Un temps de vie et de sens :
L'entrée en Ehpad est un moment délicat où les équipes sont mobilisées pour faciliter l'intégration du nouveau résident. Si la loi de 2002 a permis la création du projet de vie, la question de la fin de l'existence ne doit être ni oubliées ni négligée.
- Renoncement à vivre ?
Le syndrome du glissement et rapproché de la fin de vie par sa mortalité élevée, en faisant une forme supposée de renoncement à vivre, et de ce fait, un souhait de mourir. Reste aux équipes à accompagner ce moment difficile.
- Les risques suicidaires en Ehpad :
L'entrée en Ehpad est rarement la conséquence d'un choix délibéré de la personne. Il résulte de la constatation d'un état de dépendance qui peut conduire à des idées suicidaires ou un passage à l'acte.
- Apports de la transdisciplinarité à la thanatologie :
La mort n'est pas uniquement la fin de tout être vivant. Avec l'avènement des espèces humaines "modernes" - homo neanderthalensis, sapiens, floresiensis ou luzonensis -, la mort devient culturelle.
- De "penser la mort" à "panser la perte" :
Les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes sont leur dernière demeure. Une dynamique groupale s'y déploie entre les résidents et les équipes. La mort est alors fréquente mais parfois inattendue. Quels impacts psychiques peut avoir la temporalité accordée au deuil en institution ? Les rites ont-ils leur place ? Que vit le groupe résidents-soignants face à l'épreuve de la mort ?
- Se responsabiliser face aux mourants :
Aucune loi, aussi libérale soit-elle, ne saurait nous permettre de surmonter les dilemmes existentiels de notre confrontation personnelle à l'expérience intime et ultime d'une fin de vie. Il importe de solliciter notre intelligence collective afin de repenser nos responsabilités auprès de celui qui va mourir, autrement que d'un point de vue législatif. |
Nature du document : |
documentaire |
Genre : |
Article de périodique |
[article] Fin de vie : réinterroger les pratiques [texte imprimé] / Laurence Hardy, Auteur . - 2021 . - p. 3-42. in ASH > Hors-Série 07 (01/07/2021)
Descripteurs : |
Motbis maison de retraite / soin palliatif
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Résumé : |
SOMMAIRE:
- Ultime accompagnement
- Inventer un nouveau modèle d'accompagnement :
Avec le vieillissement de la population, la fin de vie concerne le plus souvent des personnes très âgées. La pandémie de Covid-19 vient de nous le rappeler, révélant ses enjeux éthiques et sociaux. Phénomène récent lié à la sécularisation et à la médicalisation de la mort, ce modèle est aujourd'hui interrogé.
- De la vie et de la finitude :
Dans ce XXIè siècle en mouvement permanent, dans cette société de plus en plus numérique, urbaine et tertiaire, l'être humain semble avoir oublié une chose : la fin de la vie. Elle frappe à la porte, quels que soient l'âge, la fonction, l'identité ou le nombre d'heures passées devant un écran. Après un accident, une maladie, un suicide ou une vieillesse, elle frappe à la porte.
- Que dit la loi ?
Que ce soit à l'hôpital ou en établissements médico-sociaux, les professionnels de la santé ont l'obligation de tout mettre en uvre pour que les personnes bénéficient d'une fin de vie digne et avec le moins de souffrance possible. Gérer ce moment demeure problématique, même si la législation française évolue.
- Suicide assisté, euthanasie et soins palliatifs :
Depuis la mise en place de la législation sur l'euthanasie en 2002 en Belgique et en 2021 en Espagne, les questions liées à ce sujet sont de plus en plus nombreuses. Apporter des réponses, préparer et réaliser la demande d'euthanasie font partie du projet de fin de vie.
- Un tabou, un déni, mais une réalité :
A l'instar d'un tendance plus générale dans notre société, la question de la fin de vie est un sujet qui est peu investi dans les établissement médico-sociaux, alors qu'ils sont beaucoup plus concernés qu'ils ne le croient.
- Réussir à en parler :
A l'approche de la fin, chaque personne peut traverser des crises et éprouver différentes peurs qu'elle aura besoin d'exprimer. L'entourage familial et professionnel ne sait pas toujours quelle posture adopter pour entreprendre cette démarche.
- Tous concernés :
Entendre l'autre parler de sa fin prochaine nous renvoie à notre propre finitude. Et souvent nous terrifie. En tant qu'accompagnants et professionnels, nous devons prendre conscience de nos stratégies d'adaptation et de nos mécanismes de défense pour être capables de répondre aux besoins exprimés et non exprimés des personnes vulnérables.
- Quand le besoin de soins interroge :
En foyer de vie, la moyenne d'âge à l'admission est de plus en plus élevée. En parallèle, l'espérance de vie des résidents a augmenté. Face au vieillissement des personnes en situation de handicap mental ou psychique, quelle est la limite de leur accompagnement ?
- La première fois... :
L'accompagnement de fin de vie est toujours un moment particulier et délicat. Ces instants marquent profondément chaque professionnel, aguerri ou non, dans son parcours. Pour savoir si l'on détient ou non les capacités nécessaires à affronter ces périodes particulières, il est indispensable de se confronter à cette réalité.
- Exit le projet de vie, place à la survie :
Dans notre établissement, nous accompagnons 86 résidents. Deux d'entre eux sont diagnostiqués positifs au Covid-19 le 10 mars 2020. A partir de là, tout va très vite : manque de matériel, accompagnement des personnes sur site, établissement complètement centré sur lui-même. Il aura fallu modifier notre cur d'activité en l'espace de quelques heures.
- Animer... du début à la fin :
Comment animer quand la vie s'enfuit, quand elle s'éteint petit à petit ? Ouvrons le champ des possibles et pensons une animation qui soit en permanence bienveillante, bienfaisante, accompagnante.
- Le rôle des cinq sens :
Avec l'âge, il est possible qu'un ou plusieurs sens deviennent le seul moyen d'entrer en communication avec la personne âgée. Quels que soient le stade de la maladie et l'état de santé, les sens ont un rôle primordial dans l'accompagnement. Il y a alors un temps pour stimuler et un autre pour apaiser.
- Humons ensemble :
Depuis une dizaine d'années, un Ehpad en Normandie propose à ses équipes d'accompagner les résidents avec l'aromathérapie. Un protocole a été spécifiquement créé lors de la fin de vie.
- L'art-thérapie dans le soin :
Comment se préparer à vieillir en dehors de son lieu habituel ? Comment mieux mourir ? Au cours de cette période difficile, l'art-thérapie apporte un apaisement aux personnes en fin de vie.
- Une source de réconfort :
Prétextes à la discussion, favorables au maintien des capacités motrices et à la lutte contre l'aphasie, les animaux ont également un rôle à jouer dans les derniers jours de vie des résidents.
- Des équipes au service du bien-être :
Les soins de confort ne son pas réservés aux soignants. L'ensemble des équipes doit se sentir concernée et à l'écoute du résident.
- Humaniser la mort :
Evénement fréquent en Ehpad, le décès d'un résident peut générer une angoisse auprès des personnes âgées qui le côtoyaient. La communication en tant que vecteur du rituel de deuil est primordiale. Mais elle doit être l'objet d'une réflexion et d'un travail d'équipe bien définis.
- Les soins palliatifs à l'épreuve du médico-social :
La pratique des soins palliatifs dans le champ médico-social représente un véritable enjeu de société, car elle reflète l'attention que nous portons aux plus vulnérables d'entre nous, dans la période ultime de leur vie. En dehors de quelques enquêtes spécifiques, il est difficile d'avoir une vision précise des soins prodigués et d'obtenir des chiffres précis sur les décès.
- Un temps de vie et de sens :
L'entrée en Ehpad est un moment délicat où les équipes sont mobilisées pour faciliter l'intégration du nouveau résident. Si la loi de 2002 a permis la création du projet de vie, la question de la fin de l'existence ne doit être ni oubliées ni négligée.
- Renoncement à vivre ?
Le syndrome du glissement et rapproché de la fin de vie par sa mortalité élevée, en faisant une forme supposée de renoncement à vivre, et de ce fait, un souhait de mourir. Reste aux équipes à accompagner ce moment difficile.
- Les risques suicidaires en Ehpad :
L'entrée en Ehpad est rarement la conséquence d'un choix délibéré de la personne. Il résulte de la constatation d'un état de dépendance qui peut conduire à des idées suicidaires ou un passage à l'acte.
- Apports de la transdisciplinarité à la thanatologie :
La mort n'est pas uniquement la fin de tout être vivant. Avec l'avènement des espèces humaines "modernes" - homo neanderthalensis, sapiens, floresiensis ou luzonensis -, la mort devient culturelle.
- De "penser la mort" à "panser la perte" :
Les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes sont leur dernière demeure. Une dynamique groupale s'y déploie entre les résidents et les équipes. La mort est alors fréquente mais parfois inattendue. Quels impacts psychiques peut avoir la temporalité accordée au deuil en institution ? Les rites ont-ils leur place ? Que vit le groupe résidents-soignants face à l'épreuve de la mort ?
- Se responsabiliser face aux mourants :
Aucune loi, aussi libérale soit-elle, ne saurait nous permettre de surmonter les dilemmes existentiels de notre confrontation personnelle à l'expérience intime et ultime d'une fin de vie. Il importe de solliciter notre intelligence collective afin de repenser nos responsabilités auprès de celui qui va mourir, autrement que d'un point de vue législatif. |
Nature du document : |
documentaire |
Genre : |
Article de périodique |
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